Pardonnez-moi de revenir encore sur le sujet, mais beaucoup de trucs se passent ces temps-ci et je crois qu'on assiste à des changements profonds qu'il vaut la peine d'analyser.
D'abord, 3 observations
1) Aujourd'hui, on apprend que Evgeny Artyukhin du Lightning de Tampa Bay retourne jouer en Russie. Il exigeait apparemment 1 million par saison, ce que lui a refusé Feaster. À sa première saison dans la LNH, il a amassé 4 buts et 13 passes. Évidemment, on ne lui en voudra pas de choisir la Super Ligue où il pourra sans doute briller offensivement plutôt que d'occuper un rôle de 3e-4e trio dans la LNH. Surtout qu'il n'aura pas de diffuculté à gagner son million en Russie.
2) Puis il y a le cas Sergei Kostitsyn qui pourrait être réadmissible au repêchage si Gainey ne l'a pas mis sous contrat avant le 1er juin. Le problème pour Gainey est que Sergei a déjà reçu plusieurs offres sans doutes généreuses de certains clubs russes et qu'il est donc en position d'exiger beaucoup d'argent même s'il n'a jamais joué dans les rangs professionnels.
3) On a aussi appris que finalement, les Russes ont refusé de signer l'entente pour le transfert des contrats. Pire, ils vont aussi amender le code du travail qui permettait au joueur de mettre fin à un contrat par un avis de deux semaines. Les contrats ne pourront plus être brisés légalement. Ça empêchera donc le Canadien de faire venir Emelin et Valentenko dès l'an prochain puisqu'il reste un an aux contrats qu'ils ont signé en Russie.
Voilà où je veux en venir. Avec l'essort de la Super Ligue russe, qui est désormais en mesure d'offrir des salaires compétitifs, il sera de plus en plus difficile pour les équipes de la LNH de développer et d'intégrer leurs prospects russes. Ces derniers ont à présent un argument de taille dans la négociation, soit le retour en Russie. Les DG seront dans l'obligation de surpayer des joueurs qui pourtant n'ont jamais joué professionnellement en Amérique du Nord ou encore qui y jouent des rôles secondaires comme dans les cas de Perezhogin et Artyukhin.
Puis en raison de son contrat, Emelin ne débarquera en Amérique du Nord que dans deux ans, il aura alors déjà 24 ans. On peut penser qu'il aura besoin d'au moins deux ans avant de pouvoir véritablement s'établir comme un leader à la ligne bleue, possiblement une à Hamilton et une année recrue à s'adapter à la LNH. Il sera alors âgé de 27 ans, et ne parlera probalement pas bien l'anglais... Problème.
Tout ça pour dire que je crois que les directeurs gérants commenceront à être plus prudent avec les russes lors des repêchages. Les super-vedettes continueront à être repêchées en première ronde et continueront à venir jouer en Amérique du Nord puisqu'ils y feront un salaire que ne peut concurrencer pour l'instant la Super Ligue. Mais je crois qu'à partir de la 2e ronde, beaucoup moins de russes seront choisis à moins de pouvoir obtenir certaines assurances, comme celle que le joueur jouera son hockey junior en Amérique du Nord.
Mais pour l'instant, la situation fait en sorte que Sergei Kostitsyn pourrait devenir le joueur le mieux payé à Hamilton l'an prochain, et de loin. Il pourrait même gagner plus que les Lapierre, Latendresse et même que son frère Andrei qui pourtant évolueront avec le grand club. Ça pourrait créer des frustrations.
Mais au moins, Sergei a joué son hockey junior au Canada, il parle bien anglais et est habitué au style de jeu. Le risque qu'il ne s'adapte jamais, comme Perezhogin, est donc presque nul. Gainey pourrait donc lui consentir son presque million sans trop de crainte.
Mais que se passera-t-il lorsque viendra le temps de négocier avec Emelin? Le défenseur est solide en Russie, mais sera-t-il aussi bon dans la LNH? Aimera-t-il jouer en Amérique du Nord? Aura-t-il du plaisir à jouer? Ça, on l'ignore. Mais Gainey devra probablement pour l'inciter à quitter la Russie lui verser beaucoup d'argent et possiblement lui concéder certains avantages ou privilèges, sans savoir si tout ça paiera ou non.
Ce texte s'en va un peu dans toutes les directions, mais je veux simplement soulever un problème qui risque de se poser de plus en plus. Tout le monde sait que le rêve de la Super Ligue russe est un jour de parler d'égal à égal avec la LNH et d'ainsi pouvoir garder tous les joueurs russes sur leur sol natal. Pour l'instant elle ne peut rien pour les Malkin et Ovechkin qui vont bientôt gagner 7 millions par année, mais ça pourrait changer avec le temps. Le phénomène des joueurs qui resteront ou retourneront en Russie ira croissant. On les comprend: qui voudrait faire comme Plekanec et gagner un "petit" 450 000 par année pendant 4 ans, dont 2 à croupir dans la triste ville d'Hamilton, loin de la famille et des amis alors qu'il est possible de gagner autant d'argent chez soi, en devenant un héros national?
Les joueurs qui seront repêchés cette année sont nés en 1989, l'année où tombe le mur de Berlin. La Russie soviétique est bel et bien de l'Histoire pour eux. Ils n'ont plus le même incitatif que pouvait avoir Federov à vouloir quitter le pays...
Parions que le Canadien retiendra une leçon de Perezhogin, tout comme le Lightning avec Artyukhin. Il ne faut pas faire une croix sur les joueurs russes au repêchage, mais il faut au moins s'assurer de bien connaître le joueur qu'on veut repêcher. Il faut aussi vérifier qu'il n'est pas déjà sous contrat en russie pour plusieurs annés. Il faut s'assurer qu'il veuille traverser en Amérique du Nord le plus tôt possible. Sans ces assurances, le risque de gaspiller un choix au repêchage est très grand. Il vaut peut-être mieux choisir le canadien, le suédois ou le finlandais classé tout juste après...
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Cela dit, j'ai hâte au jour où la Super Ligue russe sera suffisemment forte pour concurrencer la LNH et où une grande finale Amérique-Russie se tiendra au mois de juin, entre l'équipe championne américaine et l'équipe championne russe.
On peut même penser qu'éventuellement, une ligue de l'Europe du Nord (Finlande, Suède, Allemagne, Suisse) pourrait se joindre aux deux blocs. On est loin de là dans ce cas-ci, mais à voir l'incroyable croissance du hockey en Allemagne, ce n'est peut-être pas si lointain...
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SABRES/SÉNATEURS
Lindy Ruff devra retourner à ses tableaux. Il devra trouver un moyen de contrer l'échec-avant agressif des Sénateurs. Les défenseurs des Sabres, d'habitude si fiables, ont accumulé les bourdes hier losque soumis aux pressions incessantes des joueurs d'Ottawa.
Au même moment, la défensive des Sénateurs a démontré toute son efficacité en menottant Drury et Brière toute la soirée.
Rien n'est terminé, mais le ton a été donné par Ottawa. C'est aux Sabres de répondre, et ils en ont les moyens. Mais ils ne peuvent se permettre de perdre la prochaine...
4 commentaires:
Alors Simon, as-tu choisi Spezza ou Drury?
- C'est bizarre, y'a un fuck dans mon calcul de point dans le pool. Je commence la 3e ronde à -30 !?
Je comprends pas pourquoi...
Ouin, c'est la question que je t'ai posé dans le post précédent !
J'ai choisi Spezza !! Le premier match m'a donné raison !
Je ne connais pas les lois en Russie, mais amender une loi ne doit pas se faire en 3 jours... Bob devrait donc se grouiller à signer Emelin et l'autre russe...
C'est peut-être des préjugés, mais il me semble que s'il y a un endroit où amender une loi doit se faire rapidement, c'est bien en Russie!
Mais effectivement, Bob devrait se grouiller à convaincre ses prospects russes de briser leurs contrats immédiatement. Reste à voir s'ils en ont envie. Ça prendra des bons arguments car Emelin ne gagnera pas plus pour l'instant à Montréal qu'il n'en gagne en Russie...
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